KalipsyLes options ne sont pas très populaires auprès des particuliers. On pourrait penser que côté professionnels, la situation serait différente. Pas tant que cela. En effet, même dans le milieu professionnel de la gestion, les fonds utilisant les options sont extrêmement rares. C’est pourquoi je tenais à vous présenter une personne qui a pour objectif de créer un fonds utilisant les options pour gérer l’argent des investisseurs.

 

Ci-dessous, l’interview de Patrick Rolland fondateur de Kalipsy.

 

Paul:
« Merci Patrick d’avoir bien voulu partager votre expérience. Pouvez-vous, s’il vous plaît, commencer par vous présenter? »

Patrick:
« Le projet Kalipsy (Couverture en grec) est né en 2010,  mais les conditions de marché en Europe avec la crise des dettes européennes rendant les investisseurs frileux (alors que cette situation nous aurait permis d’être très profitables), nous avons dû attendre 2013 pour tenter l’aventure. Les deux fondateurs (Denis Asseraf et moi-même) possèdent chacun plus de 20 ans d’expérience dans le trading sur les produits dérivés (options sur indices et actions), comme Market Maker en bourse puis électronique, comme trader pour compte propre dans des banques ou sociétés d’investissement. »

Kalipsy Patrick Monep

Patrick sur le MONEP en 1994

Paul:
« En quoi consiste votre projet Kalipsy? »

Patrick:
« L’idée est de faire profiter une large clientèle de cette expertise, en créant un fonds et des comptes gérés afin de manager des stratégies optionnelles listées. Nous voulons proposer un couple rendement/risque très attractif, une forte discipline et une totale transparence, mais surtout une décorrélation vis-à-vis du marché.
Nos stratégies gagnent de l’argent dans des marchés haussiers, stables, mais aussi baissiers, sont flexibles et évolutives en fonction des régimes de volatilités et des tendances de marché.
Cette thématique dite de performance absolue est très répandue aux Etats-Unis, peu en Europe actuellement.
L’objectif du fonds est d’obtenir une rentabilité élevée (15% par an) couplée à une gestion rigoureuse des risques qui permet une préservation du capital.
Ces stratégies sont peu répandues pour le grand public, mais sont très utilisées dans les banques d’investissement, du fait de leur rendement élevé. »

 

Kalipsy Patrick Natixis

Patrick chez Natixis entre 2005 et 2009

Paul:
« Pouvez-vous nous citer quelques-unes de ces stratégies ? »

Patrick:
« En voici plusieurs à titre d’exemple: Vertical Spread, Diagonal Spread, Christmas Tree et Reverse KO. Et si besoin les stratégies sont hedgées avec le sous-jacent. »***

 

 

 

 

 

 

 

Paul:
« Avez-vous réussi à lever des fonds ? »

Patrick:
« Nous avons rencontré plusieurs investisseurs institutionnels et des allocataires potentiel afin de pouvoir démarrer l’activité. Les grands institutionnels européens sont très faiblement investis dans des fonds alternatifs et il est difficile de faire changer les mentalités à moyen terme. L’autre difficulté est qu’il faut gérer beaucoup de capitaux pour avoir une petite partie de leurs allocations car leurs taux d’emprise dans un fonds ne peuvent excéder 5% à 10%.
Nous avons donc tenté de trouver des incubateurs et bien que l’un d’eux nous ait fait confiance, souvent leurs critères étaient par nature très restrictifs, avec notamment le fameux dogme du « track-record » ainsi que l’obligation de créer une société de gestion.
Une autre problématique réside aussi dans le coût de fonctionnement d’un fonds régulé. En effet, la création coute environ 40 000 €, les frais annuels sont de l’ordre de 90 000€ au minimum et impactent directement la performance du fonds. Créer une société de gestion devient une obligation aux yeux du régulateur, mais là encore, les coûts de fonctionnement sont importants et il est obligatoire d’avoir beaucoup de fonds propres et surtout d’importantes promesses d’allocations (au minimum 10-15 millions d’euros).

Que dire des prime brokers, nécessaires pour pouvoir traiter nos stratégies sur des marchés régulés et qui ont des activités d’introduction auprès d’investisseurs ? Une phrase de l’un des plus gros résume tout : «  vos types de stratégies ne sont pas assez lucratifs pour nous car vous ne traitez que des produits listés, où il n’y a que de l’exécution. Alors que nous gagnons tellement d’argent avec les fonds Long only ou Long/short via le prêt emprunt ».
Donc peu importe si notre rendement est très intéressant pour le client, ce qui compte, ce sont les frais qui vont être générés !!! Mais nous avons tout de même fini par trouver le bon prime broker.

Avec mon associé, nous sommes également allé à l’étranger (Suisse, Angleterre et Irlande) pour des forums, séminaires et salons. Beaucoup de personnes y parlent d’options, de volatilités, adorent, sont passionnées par le sujet, mais, peu sont prêts à sortir de leurs investissements de type traditionnels, notamment car il est plus facile de vendre cela à des particuliers ou institutionnels. Nous étions la seule société française présente à la Conférence Européenne du CBOE sur la gestion des risques et la volatilité en septembre 2014.

Mais nos efforts ont porté leurs fruits ! Une société de gestion et l’un des plus gros CGPI de Paris nous ont accordé leur confiance. Ils ont été suivis par des particuliers conscients du potentiel de notre projet, ayant envie d’être à la source de notre startup, d’accéder à un investissement novateur et désirant avoir un lien fort et personnalisé avec les gérants du fonds.
Les promesses en allocations excédent 2 millions €, mais malheureusement cette somme n’est pas suffisante pour pouvoir répondre aux obligations réglementaires de la création d’un fonds régulé (UCITS ou AIFM) et d’une société de gestion. »

 

Paul:
« Le projet Kalispy tombe à l’eau alors ? »

Patrick:
« Non, car grâce aux idées, la perspicacité et au soutien de clients particuliers (comme vous par exemple) qui adhèrent à notre projet, j’explore actuellement une nouvelle solution :
Utiliser des comptes gérés via un broker de réputation mondiale. Celui-ci assure une totale sécurité des capitaux des clients car le dépositaire est une grande banque internationale, les comptes sont ségrégués  mais aussi permet d’avoir des frais de fonctionnement très réduits et donc une meilleure rentabilité.
Pour que ce projet entrepreneurial soit réalisable, il faut trouver en tout un minimum de 2 millions d’euros à gérer.
Si vous souhaitez en savoir plus sur ce projet, avez envie d’investir dans une startup de la finance, sur des produits à fort potentiels gérés par un professionnel, où la priorité est la gestion des risques et la relation avec ses clients dans la durée, n’hésitez pas à me contacter: patrick.rolland@kalipsy.com »

 

Paul:
« Merci beaucoup Patrick pour votre témoignage. Bonne continuation et tenez-nous informé de la suite des évènements. »

 

***Les stratégies évoquées par Patrick Rolland seront développées sur ce blog dans de prochains articles. Abonnez-vous pour recevoir ceux-ci dès leur parution.